L'empathie... et si c'était une clef ?

Voilà un concept un peu abstrait dont on entend de plus en plus parler (et tant mieux !) mais qu'il n'est pas forcément aisé de définir clairement.

Faire preuve d'empathie est une spécificité de l'espèce humaine même si chacun développe et utilise plus ou moins cette capacité (vous l'aurez sûrement remarqué !).

Mais au fait c'est quoi cette fameuse empathie ?

Le grand dictionnaire terminologique la définit ainsi :

 « Habileté à percevoir, à identifier et à comprendre les sentiments ou émotions d’une autre personne tout en maintenant une distance affective par rapport à cette dernière »

Ça vous éclaire ? En gros, ce serait la compétence humaine à comprendre les émotions d'une personne sans entrer dans l'affect et donc dans la pitié ou la colère par exemple.

Alors maintenant vous vous demandez : "Mais pourquoi elle nous parle de ça ?!"

Vous le savez peut-être déjà mais je travaille dans le médico-social, j'accompagne des personnes dans un service d'addictologie.
Je suis travailleur social de formation depuis une dizaine d'années (ben oui jsuis un peu vieille) donc l'empathie je suis sensée connaître.

Écouter, soutenir, accompagner quelqu'un dans sa démarche. Avoir une écoute attentive, se mettre à la place de l'autre sans entrer dans l'affect, c'est mon quotidien au travail !

OK c'est une compétence humaine que je pense avoir et que je développe au fil des années (enfin j'espère sinon ça craint !).
Mais ce n'est pas toujours si simple !

Oui, il y a aussi des situations qui me touchent plus particulièrement que d'autres et la limite entre l'empathie, la sympathie ou même la pitié est fragile.

Il y a aussi des situations où c'est difficile pour moi d'être dans l'empathie.
Comment se mettre à la place d'un parent violent envers ses enfants, ou encore d'un homme qui sort d'incarcération pour des faits de violences sexuelles sur mineur, par exemple.
Comprendre ce qu'il ressent, ses émotions, ce qu'il a vécu pour pouvoir être aidant. Se détacher des faits et se mettre à la place de l'autre, sans jugement ou ressenti.

Si si je vous promets c'est faisable, on y arrive dans la plupart des cas !

L'empathie pour moi d'un point de vue professionnel c'est très clair et c'est un outil précieux !


Alors professionnellement, j'ai cette compétence et ça fonctionne plutôt pas mal dans l'ensemble. Mais en tant que maman est-ce que faire usage d'empathie ne serait pas aussi une clef ?



"La meilleure manière de développer la capacité d’empathie d’un enfant, c’est de lui démontrer de l’empathie." – Serge Tisseron

Ok Serge ! Moi je veux bien être empathique avec mes filles ! Mais si on reprend la définition citée au début, il faudrait comprendre les sentiments de l'autre avec une distance affective.
Avoir une distance affective avec mes enfants ? Mais ça veut dire quoi exactement ? Peut-on aimer et être dans la distance en même temps ?


Alors peut-être que Jacques peut nous éclairer un peu ! Pour lui la définition de l'empathie :

«C’est la volonté de comprendre l’autre de l’intérieur, tout en sachant qu’on n’y est pas.»  
Jacques Lecomte

L'empathie dans l'éducation, pourrait se traduire comme une écoute à hauteur d'enfant. Entendre, décrypter et prendre en considération les émotions de ce dernier. L'aider à faire le tri de toutes ses émotions qui peuvent l'envahir. "L'aider à sortir de son brouillard émotionnel".

Pas toujours évident pour nous adultes. Les émotions ressentis par ces petits d'Homme, on les connaît mais elles ne sont pas toujours très aisées à identifier.
Et puis finalement ce n'est pas si facile de se mettre à la place d'un enfant, notre mémoire nous jouerait-elles des tours ?
Qu'est-ce qu'on ressent quand on est fatigué, quand il y a un changement, quelque chose d’inhabituel, ou maman qui part travailler alors que je voulais lui faire des câlins...

Allez cherchons bien au fond de nous !
On les connaît nous aussi ces sentiments. On peut finalement se mettre à leur place pour tenter de les comprendre et de les guider au mieux. Tout l'enjeu est de se mettre à leur place mais sans se sentir bouleversé, sans se mettre en colère.


Alors personnellement, je me dis que j'y arrive bien avec des inconnus dans mon travail alors pourquoi pas avec mes filles !


Promenons-nous dans les bois... ♪♪♪

Je tenais à vous détailler un peu plus notre dernière promenade dans la forêt en famille. C'est d'ailleurs cette activité qui a fini de me motiver pour la création de ce blog.

Nous avons profité du retour du beau temps pour chausser les bottes et aller à la découverte de la nature.

Rien n'était prévu, nous avons improvisé mais je tenais à vous en parler car les filles ont été captivées.
Reprenons par ordre chronologique :

1. Sautage dans les flaques ! (Ben oui les bottes ça sert à ça !)

Ça peut paraître un peu bêbête de parler de cette "activité". Et là vous vous dites : "non mais elle va nous faire 32 lignes sur Comment sauter dans des flaques d'eau !"

Mais sans blague, ça peut occuper les pires terreurs pendant des heures, surtout un jour de pluie où tout le monde pète un câble enfermé à la maison ! Quoi ?! Me dites pas que ça ne vous arrive jamais ?!

Donc matériel nécessaire : des bottes en caoutchouc et des vêtements qui ne craignent rien ; genre l'ensemble super moche offert par belle-maman (humour ou pas).

En plus de faire passer un super moment aux enfants, cette activité permet aux parents un peu maniaques de travailler sur le lâcher prise... 😉

Après avoir réussi enfin à les sortir de l'eau, on passe à :

2. La découverte

Avec cette fameuse chanson du loup dans les bois, les filles ont hésité quelques minutes avant de bien vouloir explorer la forêt.

On emmène toujours avec nous enfin quand on y pense leurs petits paniers en osier pour qu'elles puissent y mettre tout ce qu'elles ont envie de ramasser.
On est d'accord, les parents finissent toujours par les porter. 

En plus, t'as pas intérêt à faire tomber la mini plume ou la coquille d'escargot précieusement récoltées. Et si tu perds cette fameuse coquille et que tu tentes discrètement de la remplacer, laisse tomber l'enfant bien plus observateur que toi le remarquera !

Donc on les laisse observer, écouter, toucher, découvrir ce qui les entoure.

Puis j'ai envie de leur faire partager ce que moi j'aimais beaucoup faire quand j'étais plus jeune (devenir parent s'est aussi redevenir enfant non ?!).

3. Observation des petites bêtes 

On arrive à ce qui a le plus intéressé les filles ! On y a bien passé une heure !
 
L'idée c'est de dénicher des petites bêtes connues ou beaucoup moins connues pour les observer.
Nous avons donc soulevé avec soin des morceaux de mousse ou des bouts d'écorces.
Et là ! 99 % de chance pour que ça grouille ! Les filles ont été fascinées par cette découverte.
Passé l'effet de surprise, elles ont eu vite fait de choisir elles-même les morceaux à soulever.

Nous avons aussi expliqué aux filles qu'il est important de tout remettre comme nous l'avons trouvé, que ce bout de mousse ou d'écorce c'est la "maison" de ces animaux.
Cette découverte c'est donc aussi l'occasion de parler respect. Respect de ce qui nous entoure, de la nature, de l'environnement, des animaux. Et n'ayez pas de doute, même à deux ans, elles ont très bien compris.

Prendre le temps d'observer la nature, c'est aussi réaliser à quel point on peut la négliger...

C'est aussi croiser sur notre chemin, à côté des champignons et escargots des emballages en tout genre...
Mais qu'est-ce que ça m'énerve !!!

Cette photo c'est le comble : un bidon de pesticides laissé dans la forêt comme si de rien était... !
Nous avons expliqué aux filles que la prochaine fois, on emmènerait avec nous un sac pour ramasser les papiers croisés en chemin.

Je pense sincèrement que si nous abordons ce sujet simplement avec nos enfants dès le plus jeune âge ils seront des adultes responsables.

Seuls les artistes et les enfants voient la vie telle qu’elle est.
(Hugo Von Hofmannsthal)